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Building resilience in a changing climate



Chrystel Chanteloube, Troisième Secrétaire à la Mission permanente de Monaco auprès de l'Office des Nations Unies à Genève
cchanteloube@gouv.mc


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Le Gouvernement Princier, sous l’impulsion de S.A.S. le Prince Albert II, a fait de la lutte contre le changement climatique et ses effets délétères un objectif  majeur de son action, tant au plan national qu’au travers de son engagement international.

A l’échelle nationale, l’adoption d’un plan de transition énergétique ambitieux visant la neutralité carbone en 2050, s’accompagne d’une sensibilisation du grand public, en particulier des plus jeunes, aux conséquences du changement climatique et à l’importance de le contenir.

On pourra notamment citer la première édition du « passeport santé-climat-environnement »,  conduite de décembre 2015 à début 2016, une formation à destination des lycéens volontaires de la Principauté élaborée par le Centre Scientifique de Monaco en partenariat avec la Direction de l’Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports. Cette initiative innovante, entièrement conduite en ligne au travers de 10 séminaires d’apprentissage (1 heure hebdomadaire), vise à augmenter les connaissances du jeune public quant aux conséquences du changement climatique sur la santé humaine, celles de l’augmentation de la température moyenne et des épisodes de canicule en termes de morbidité et mortalité, l’incidence du réchauffement climatique sur la fréquence des catastrophes naturelles et la production de nourriture, mais également mettre en lumière les solutions possibles.

Dans le cadre international, le Gouvernement Princier s’engage fermement en faveur de la résilience des populations les plus vulnérables dans les pays d’intervention prioritaire de sa stratégie d’aide au développement et de coopération, conformément au Cadre d’action de Sendaï pour la réduction des risques de catastrophes, à l’Agenda 2030, à l’Accord de Paris mais également aux résultats du Sommet humanitaire mondial.

A titre d’exemple, on soulignera notamment l’investissement important de la coopération monégasque depuis la fin des années 1990, en partenariat le Corps des Sapeurs-Pompiers de Monaco, afin de renforcer les capacités de protection civile des autorités de Mauritanie et du Burkina Faso.

D’autre part, la Coopération monégasque, au travers de la Croix-Rouge monégasque, apporte son appui à plusieurs sociétés africaines de la Fédération Internationale de la Croix-Rouge pour renforcer leurs capacités de premiers secours et de réponse aux urgences (Croix-Rouge du Burundi et Croix-Rouge du Niger).

En outre, le pavillon de Monaco à l’Exposition universelle de Milan a été transporté au Burkina Faso et transformé pour devenir l’élément central d’un centre de formation et d’hébergement innovant et durable à Loumbila, près de Ouagadougou. Ce projet est mené conjointement par le Gouvernement Princier de Monaco, la Croix-Rouge monégasque et la Croix-Rouge burkinabé. Le centre se veut une référence régionale pour la formation, notamment aux premiers secours, de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Une piscine, financé par la Fondation Princesse Charlène de Monaco, deviendra le centre de sauvetage aquatique permettant de former des sauveteurs et maîtres nageurs mais aussi de sensibiliser la population locale aux risques de noyade et de dispenser des cours d’apprentissage de la nage.

Compte tenu des répercussions néfastes du changement climatique sur la sécurité alimentaire, et consciente de l’importance de celle-ci pour améliorer la résilience des populations, le Gouvernement Princier, au travers de sa Direction de la Coopération Internationale, soutient de manière pluriannuelle les autorités partenaires (Dispositif nigérien de prévention et de gestion des catastrophes et crises alimentaires) et des grandes agences onusiennes (PAM au Burundi et en Mauritanie, FAO au Mali). Des projets locaux sont également soutenus, portés par des associations locales et des ONG européennes reconnues (Action contre la Faim, SOS Sahel, GRET, AVSF notamment). Enfin, des aides d’urgence (aides alimentaires) sont régulièrement allouées lors de crises alimentaires.

En matière de prévention, Monaco s’attache également à apporter un soutien financier aux systèmes d’alerte vis-à-vis des catastrophes naturelles à travers un soutien financier à deux programmes :

  • le renforcement des mécanismes de surveillance et d’alerte de catastrophes naturelles en Méditerranée de l’Organisation du traité d’interdiction complète des essais nucléaires (CBTO) (90 000 euros sur 2015-2017) ;
  • le programme GLOSS – alerte aux tsunamis, de la Commission Océanographique Intergouvernementale de l’UNESCO (60 000 euros sur 2015-2017).

 

Dans le cadre du soutien qu’il apporte aux populations vulnérables, le Gouvernement Princier a souhaité accorder une attention particulière aux petits Etats insulaires en développement situés dans la région Pacifique. En effet, en raison de leur situation géographique, ces pays sont particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique et donc leur besoin en adaptation constitue une priorité absolue. A titre d’exemple, Monaco fournit une aide financière à une ONG samoane dont les activités visent à la restauration des mangroves et participent ainsi à la résilience écologique de l’île et à la préservation des moyens de subsistance des populations.

 

En outre, Monaco assure, à l’international et en particulier dans les enceintes multilatérales, dans la mesure du possible, un plaidoyer en faveur de la lutte contre le changement climatique et de la protection des plus vulnérables à cet égard. La Principauté avait notamment soutenu l’initiative Nansen visant à améliorer la protection des personnes contraintes de se déplacer du fait des effets du changement climatique (survenance de catastrophes naturelles ou phénomènes lents de dégradation de l’environnement). Monaco est ainsi signataire de l’Agenda de protection adopté fin 2015 à l’issue du processus de consultation mené par l’initiative et continue de s’engager dans cette perspective, notamment, comme indiqué précédemment, aux côtés des petits Etats insulaires en développement.

 

Par ailleurs, Monaco verse un don au Fonds Vert pour le Climat dont le montant sur la période 2015 – 2017 s’élève à 1 million d’euros.

 

En octobre 2016, dans le cadre de la 3ème Réunion de l’Initiative des petits Etats d’Europe de l’OMS, a été adoptée la Déclaration de Monaco intitulée « la santé dans toutes les politiques, la santé dans tous les ODD : appel à l’action sur le changement climatique ». A travers ce texte, les huit Etats de moins de un million d’habitants de la région européenne de l’OMS se sont notamment engagés à renforcer leur résilience face aux effets du changement climatique sur la santé humaine mais également à partager des bonnes pratiques en ce qui concerne la mise en œuvre de la prévention de ces conséquences et la réponse aux urgences toujours plus nombreuses causées par le dérèglement du climat.