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Après le Forum CR2 : planifier l’action en fonction des tendances futures

Le Conseil des Délégués a commencé le 10 novembre par une table ronde animée qui a porté les discussions passionnantes et constructives du Forum CR2 de la veille en réunion plénière, où le débat a été poursuivi.

Le modérateur, Christoph von Toggenburg, chef de la mobilisation sociale au Forum économique mondial, a demandé aux participants à la table ronde – Mme Bessy Valle (Croix-Rouge du Honduras), M. Alper Kucuk (Société du Croissant-Rouge turc), le Dr Jemilah Mahmood (Fédération internationale), et Mme Helen Durham (CICR) de se pencher sur les résultats du Forum CR2.

Les participants se sont livrés à une réflexion sur l’avenir du volontariat, la confiance et les moyens de favoriser la participation des communautés. Chacun a été invité à dire ce qu’il souhaitait voir arriver au sein du Mouvement dans les cinq prochaines années.

Mme Durham a dit : « Nous devons nous attaquer de toutes nos forces à la question de la diversité dans le Mouvement. Nous pouvons obtenir d’excellents résultats, en particulier dans des domaines comme la migration et la violence, si nous tirons les leçons de nos propres expériences. »

Le Dr Mahmood a dit au Conseil des Délégués : « Nous devons réellement nous adapter au changement, développer la confiance et avoir le courage de reconnaître que nous avons certaines des solutions et que nous avons le pouvoir de l’humanité dans notre Mouvement. »

Notre action devrait donner une priorité accrue aux enfants, a déclaré M. Yorulmaz, qui a ajouté : « Nous devrions aussi examiner nos partenariats et coopérer les uns avec les autres pour créer des partenariats plus sincères. »

Mme Valle a exprimé son souhait à l’adresse des délégués : « Nous parlons des volontaires et des jeunes. Nous disons combien ils sont importants. Nous devrions leur donner les moyens d’agir et être à leur écoute. Nous devons garder les yeux et les oreilles ouverts, parce qu’ils sont nos mains et qu’ils sont notre force. »

Le Conseil des Délégués approuve les avancées dans le renforcement de la coordination et de la coopération au sein du Mouvement

Les délégués ont approuvé une nouvelle résolution sur le renforcement de la coordination et de la coopération au sein du Mouvement.

Présentant le point en séance plénière, M. Jagan Chapagain, sous-secrétaire général de la Fédération internationale chargé des programmes et des opérations, a dit au Conseil des Délégués que des changements considérables étaient attendus dans le paysage humanitaire. Le Mouvement doit conjuguer ses énergies, ses ressources et ses capacités pour mieux y faire face. « Le renforcement de la coordination et de la coopération au sein du Mouvement n’est pas une question de processus, il vise les personnes en détresse », a-t-il indiqué.

M. Balthasar Staehelin, directeur général adjoint du CICR, a ajouté que les équipes des composantes du Mouvement voulaient travailler ensemble, mais que, souvent, les divers systèmes et concepts n’étaient pas compatibles. « Ce processus nous aidera à travailler ensemble plus aisément sur le plan technique », a-t-il déclaré aux délégués.

Plusieurs Sociétés nationales ont pris la parole pour faire part de leur soutien au renforcement de la coordination et de la coopération au sein du Mouvement et souligner que celui-ci pourrait permettre de réduire la concurrence et d’éviter le gaspillage de ressources alors que les besoins humanitaires augmentent rapidement.

M. Peter Maurer, président du CICR et président du Conseil des Délégués, a déclaré : « J’entends des idées différentes sur les moyens de concrétiser le processus et je ressens une forte dynamique du côté des Sociétés nationales à conclure des partenariats. C’est un grand pas en avant. »

Migration : un nouvel appel à l’action

Le Conseil des Délégués a fait sien l’Appel du Mouvement à l’action : répondre aux besoins humanitaires des migrants vulnérables.

La résolution a été présentée par Mme Florence Anselmo, cheffe adjointe de la Division de la protection au CICR, et M. Simon Missiri, directeur régional de la Fédération internationale pour l’Europe.

S’adressant au Conseil des Délégués, le secrétaire général de la Croix-Rouge burkinabè, M. Lazare Zoungrana, a indiqué que sa Société nationale se trouvait sur la ligne de front de la migration, le Burkina Faso étant un pays de transit pour les migrants internationaux et interrégionaux.

« Nous faisons de notre mieux pour apporter une assistance de base, mais nous ne pouvons pas satisfaire tous les besoins des migrants, et c’est là que nous appelons les gouvernements à assumer les responsabilités qui leur incombent en vertu du droit international. C’est là que notre Appel à l’action est particulièrement pertinent – les gouvernements doivent veiller à en faire une plus grande priorité », a-t-il déclaré.

« Le débat mondial sur la migration a été jusqu’à présent centré sur l’Europe, mais il doit couvrir d’autres perspectives. Nous devons bien utiliser cet Appel, en tant qu’engagement commun. Cet Appel doit promouvoir les droits de tous les migrants, y compris les migrants en Afrique. »

Les délégués ont adopté la résolution avec enthousiasme.

Une nouvelle approche pour optimiser le potentiel du Mouvement à lever des fonds

L’adoption de la résolution sur les « Principes relatifs à la mobilisation de ressources pour l’ensemble du Mouvement » offre à toutes les composantes du Mouvement « une formidable occasion » d’optimiser leur potentiel de collecte de fonds.

La résolution a été présentée au Conseil des Délégués par le Dr Jemilah Mahmood, sous-secrétaire générale de la Fédération internationale chargée des partenariats, et Mme Helen Alderson, ancienne directrice des ressources financières et de la logistique au CICR, avec la participation de M. Georges Kettaneh, secrétaire général de la Croix-Rouge libanaise, et de M. Bernt Apeland de la Croix-Rouge de Norvège.

Le Dr Mahmood a expliqué aux délégués que le Mouvement devait tirer pleinement parti du potentiel des Sociétés nationales fortes pour lever des fonds sur les marchés de leur pays. « Nous sommes au seuil d’un monde nouveau, a-t-elle ajouté. Nous devons désormais avoir le courage d’aller de l’avant côte à côte. »

Mme Alderson a souligné la démarche résolument orientée vers l’avenir proposée par la résolution, insistant sur l’impérative nécessité de rassembler des données et d’investir si l’on veut obtenir davantage de résultats. Cette [résolution] va véritablement changer la donne, et c’est ce dont nous avons besoin », a-t-elle fait savoir.

M. Kettaneh a décrit la manière dont sa Société nationale avait transformé son approche pour passer d’un « système archaïque datant des années 60 » à une formule qui se tourne vers les donateurs à long terme. « Le changement est possible, a-t-il déclaré, mais il demande un leadership fort et un engagement massif. »

Enfin, M. Apeland a fait remarquer, sur la base de son expérience professionnelle en-dehors du Mouvement, que les capacités de collecte de fonds de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge étaient en recul ou tout au mieux « stagnantes ». « Collectivement, nos résultats laissent à désirer, a-t-il mis en garde. Ce qui importe aujourd’hui c’est ce que nous ferons de ce constat. »

Les délégués apportent leur appui à la nouvelle initiative pour l’élimination des armes nucléaires

Le Conseil des Délégués a adopté une nouvelle résolution, assortie d’un plan d’action, sur les mesures à prendre pour parvenir à l’élimination des armes nucléaires. Plus d’une centaine de Sociétés nationales ont coparrainé cette résolution.

Lors de sa présentation, Taderatu Konoé, président de la Société de la Croix-Rouge du Japon, a déclaré que créer les conditions pour un monde sans armes nucléaires était non seulement un devoir, mais aussi un impératif pour préserver notre humanité.

« Il faut du courage, de l’engagement et une action concertée. Il est temps de placer l’humanité au premier plan, en interdisant et en éliminant les armes nucléaires », a-t-il dit.

Le nouveau plan d’action invite toutes les composantes du Mouvement à intensifier leurs efforts au cours des quatre prochaines années pour faire en sorte que les armes nucléaires ne soient plus jamais utilisées et pour parvenir à leur interdiction et à leur élimination – dans le droit fil des engagements pris dans la résolution 1 des Conseils des Délégués de 2011 et de 2013.

La résolution relève par ailleurs les efforts que le Mouvement a déployés et qui ont abouti à l’adoption historique par 122 États, le 7 juillet 2017, du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.

« Cette résolution témoigne de tout le chemin parcouru depuis l’appel historique lancé lors du Conseil des Délégués de 2011 », a déclaré Helen Durham, directrice du Département du droit international et des politiques humanitaires au CICR. « Les efforts que nous avons déployés collectivement ces sept dernières années ont contribué à orienter les débats et ont conduit à l’adoption de ce traité en 2017. »

La résilience, une priorité pour aujourd’hui et pour demain

Ouvrant l’atelier « Établir le programme de renforcement de la résilience », le président de la Croix-Rouge de Kiribati, M. Martin Tofinga a battu en brèche l’idée selon laquelle renforcer la résilience veut surtout dire se préparer pour les crises futures.

« Pour nous, il ne s’agit pas de menaces futures, mais de menaces actuelles », a dit M. Tofinga, qui vient d’un pays insulaire dont l’existence même est menacée par la hausse du niveau de la mer ainsi que par des tempêtes de plus en plus violentes et d’autres problèmes en grande partie liés aux changements climatiques.

« Nous ne sommes pas seuls dans notre cas, a-t-il ajouté. Partout dans le monde, des gens luttent aujourd’hui pour faire face à des catastrophes météorologiques de plus en plus fréquentes qui, à leur tour, exacerbent d’autres problèmes chroniques et souvent graves, des maladies infectieuses à la montée de la violence sexuelle dans les situations d’urgence. »

Durant l’atelier, quelque 200 participants, répartis en petits groupes, ont parlé des défis auxquels ils sont confrontés, puis ont formulé de nombreuses recommandations spécifiques quant aux nouvelles lois et politiques à adopter aux niveaux national et mondial pour améliorer l’intervention en cas de catastrophe, les premiers secours, la prévention de la violence sexuelle et sexiste, et l’adaptation aux changements climatiques.

Les recommandations guideront l’élaboration des résolutions qui seront soumises à la prochaine Conférence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Réveiller le Géant rouge : communication du Mouvement

Elhadj As Sy (secrétaire général de la Fédération internationale) et Yves Daccord (directeur général du CICR) ont ouvert la séance en soulignant l’importance du dialogue et de la confiance.

« Communiquer, c’est échanger, c’est prendre des risques, c’est cultiver la confiance », ont-ils dit.
Les intervenants ont ensuite élaboré sur le thème de la confiance, l’un des principaux sujets traités dans le cadre du Forum CR2 qui s’est tenu le 9 novembre et qui a connu un vif succès. Ben Lock, responsable des affaires internationales chez Edelman Londres, a indiqué que la confiance dans les institutions n’avait cessé de s’éroder au cours des 17 dernières années.

« Dans les années 1990, communiquer se résumait à diffuser des communiqués de presse le plus largement possible, à “arroser”, comme on disait. » Il a fait valoir que les chambres d’écho renforcent les filtres à travers lesquels les gens reçoivent les informations et que les publics doivent être ciblés individuellement.

Riyaad Minty, responsable de la stratégie numérique chez TRTWorld, a rappelé aux participants combien le récit est essentiel : « Une explosion en Afghanistan n’est pas un événement banal pour ceux qui vivent là-bas. Il faut savoir raconter la souffrance des gens. »

Empathie et choix judicieux sont les ingrédients d’une communication efficace. « Communiquer, c’est planter des graines », a indiqué Judy Slatyer, directrice générale de la Croix-Rouge australienne. « Et cela requiert des compétences. »

Les participants ont identifié un certain nombre de mesures qui permettraient d’apporter des améliorations, notamment considérer la communication comme une priorité au niveau des budgets, changer les mentalités pour créer une culture de la communication, et investir dans les compétences et les technologies numériques.

Proposition de tweets

L’engagement communautaire n’est pas qu’un plus, il est crucial pour permettre la localisation efficace de l’aide. L’intégration de ce constat est désormais nécessaire. Via @alertnet #PouvoirdelHumanite http://tmsnrt.rs/2zKUsUj

Les besoins des personnes touchées par une catastrophe ou une crise sur le plan de la santé mentale sont immenses, mais souvent négligés. Les efforts de soutien psychosocial peuvent être d’une grande aide pour ceux qui font face au malheur et à la mort. #PouvoirdelHumanite

``Une reunion qui nous donne de la confiance``

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