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Que ce soit pendant les conflits armés ou après des catastrophes, la prévalence de la violence sexuelle et de la violence sexiste est un grave problème humanitaire qui doit retenir l’attention et qui appelle une action. En exploitant les caractéristiques qui le distinguent des autres et sa capacité d’exécuter des opérations sur le terrain, le Mouvement peut faire entendre sa voix de manière crédible, la mêler aux appels qui sont lancés pour que soient déclarées inadmissibles la violence sexuelle et la violence sexiste dans les situations d’urgence humanitaire, et trouver des solutions claires pour réduire et éradiquer ce problème qu’il est possible de prévoir et d’éviter.

Dans les conflits armés et autres situations de violence

Dans les conflits armés et autres situations de violence, le droit international humanitaire et le droit des droits de l’homme interdisent le recours à la violence sexuelle contre toute personne, qu’il s’agisse de femmes, d’hommes, de filles ou de garçons. La Conférence internationale est le lieu idéal non seulement pour rappeler aux États que de tels actes sont strictement interdits, en particulier en vertu des Conventions de Genève et de leurs Protocoles additionnels, mais aussi pour apporter des éléments probants sur divers autres mécanismes nationaux que les États doivent actionner pour s’attaquer à tous les aspects de ce problème humanitaire pressant.

L’élaboration d’une résolution consensuelle, fondée non seulement sur une analyse juridique rigoureuse mais aussi sur l’expérience que les composantes du Mouvement ont acquise en combattant la violence sexuelle dans les situations de conflit et de violence et en portant secours aux victimes, sera l’étape suivante à franchir pour préserver la dignité de tous dans les urgences humanitaires.

Dans les situations d’urgence

Pendant les situations d’urgence et après – notamment les catastrophes, les urgences de santé publique et les déplacements de population –, il est très rare que la violence sexiste soit dénoncée comme problème. Et lorsque le sujet retient l’attention, celle-ci se fixe sur la violence sexuelle, rendant invisibles d’autres formes de violence, comme le mariage précoce, la traite des personnes, la violence domestique, l’exploitation sexuelle et les abus sexuels. Du fait du peu d’attention portée à la violence sexiste dans les catastrophes, on manque de fonds pour entreprendre des efforts essentiels de prévention et de lutte.

Dans les situations d’urgence, la violence sexiste monte du fait de la multiplication des chocs subis – effondrement des systèmes de protection, accumulation de stress pour les individus et la collectivité, environnement surpeuplé et conditions d’insécurité qui incitent certaines personnes à abuser de leur pouvoir. Les personnes déjà vulnérables face à la violence sexiste courent un risque encore plus grand : aux souffrances dues à la situation d’urgence et à ses conséquences, s’ajoutent le risque de violence sexiste et de stigmatisation ainsi que celui de manquer de soins, de protection et des services voulus quand elles essaient d’obtenir de l’aide.

Les membres de la Conférence seront invités à examiner les résultats des recherches et consultations qui auront été menées courant 2015 par la Fédération internationale, à prendre connaissance des initiatives en cours au niveau local et à encourager les acteurs locaux et nationaux à adopter immédiatement des mesures pour prévenir et combattre la violence sexiste lors de la préparation aux situations d’urgence, de l’intervention et du relèvement.

Pendant la Conférence, les membres seront en outre invités à examiner un projet de résolution donnant mandat à la Fédération internationale d’approfondir ce sujet et de faire rapport à la XXXIIIe Conférence internationale en 2019.